
Thierry Grondin
Responsable à la communication
Arrivé en 2021 à la SNCF , j’ai désiré me syndiquer lors du conflit contre la réforme des retraites de 2023.Embauché en tant que contractuel , je m’investi dans le groupe de travail contractuel CGT régional autant qu’auprès de mes camarades du syndicat de Saint-Nazaire .
Je suis chargé de communication au sein du syndicat de SAINT-NAZAIRE .
Opérateur de Maintenance Appareil de Voies (MAV) j’ai la chance d’être au contact de toutes les brigade de Loire- atlantique. Au plus prêt des problématiques des Agents voies, mais aussi de mes collègues SM, SE et agents cathénaires.
Domaine de l’Équipement SNCF : un service à bout de souffle, des choix à contester
Le domaine de l’Équipement à la SNCF, pilier fondamental de la sécurité et de la régularité du réseau ferroviaire, traverse une crise sans précédent. À Saint-Nazaire comme ailleurs, les cheminots de l’Équipement alertent : les moyens humains et matériels sont en chute libre, les conditions de travail se dégradent, et les choix stratégiques de la direction mettent en péril la pérennité de nos missions de service public.

Un manque criant de moyens
Les effectifs sont en baisse constante, les embauches insuffisantes et les départs non remplacés. Résultat : des équipes en tension permanente, une pression grandissante sur les agents et une impossibilité de maintenir un haut niveau de sécurité et de qualité. L’outillage et les véhicules vieillissent, les délais d’intervention s’allongent, les arrêts de maintenance préventive se multiplient, faute de bras pour les assurer.
L’externalisation galopante : une logique dangereuse
Plutôt que de renforcer les compétences internes, la SNCF fait le choix de recourir massivement à des entreprises extérieures, souvent moins formées, moins bien payées et sans la culture du ferroviaire. Ce recours abusif à la sous-traitance met en cause la sécurité, fragilise le métier, casse la transmission du savoir-faire et précarise l’emploi.

La CGT dénonce cette logique purement comptable qui ignore les enjeux humains, techniques et stratégiques. Les entreprises extérieures ne peuvent pas remplacer les cheminots formés et expérimentés qui connaissent leur terrain, leur matériel, et qui portent les valeurs du service public.
« Maintenir Demain » : un projet de casse sociale déguisé
Présenté par la direction SNCF comme une réponse aux défis de demain, le programme « Maintenir Demain » se veut une transformation en profondeur de la maintenance de l’infrastructure. Mais derrière les discours technos et les promesses d’innovation, ce projet cache une remise en cause brutale de nos métiers, de nos conditions de travail et du rôle des cheminots dans la sécurité du réseau.
À Saint-Nazaire, les effets concrets de cette politique sont déjà visibles et inquiétants.
Fermeture de la brigade de Saint-Nazaire : un exemple criant des dérives de cette politique
En 2024, la direction a décidé de fermer la brigade de l’Équipement de Saint-Nazaire pour la recentraliser à Savenay, sous prétexte d’optimisation et de réorganisation territoriale. Le résultat ? Une dégradation immédiate du service :
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Les agents doivent désormais parcourir de plus longues distances pour atteindre les zones d’intervention, ce qui réduit leur temps effectif sur le terrain.
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Les tournées de surveillance sont rallongées, plus difficiles à organiser, et parfois tout simplement annulées ou bâclées faute de temps ou de moyens.
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La surveillance de l’état des voies devient approximative, augmentant le risque d’incidents sur un réseau déjà fragilisé.
Ce choix illustre parfaitement la logique de « Maintenir Demain » : une restructuration imposée d’en haut, qui ignore les réalités du terrain, affaiblit les collectifs de travail, et fait reculer la qualité de la maintenance.
Sous couvert de modernisation, une logique de casse
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Réduction des effectifs, polyvalence forcée, suppression de brigades : on sacrifie la proximité pour des économies de court terme.
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Perte de compétences locales : les agents connaissaient chaque zone, chaque point sensible du réseau. En les éloignant, on perd cette expertise précieuse.
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Externalisation croissante : au lieu de renforcer nos équipes, on délègue à des entreprises privées moins formées, avec des logiques de rendement incompatibles avec la sécurité ferroviaire.
Nos revendications pour un équipement public solide :
✅ Réouverture des brigades de proximité, comme celle de Saint-Nazaire, pour assurer une présence efficace sur le terrain.
✅ Des embauches immédiates et une répartition équilibrée des effectifs sur le territoire.
✅ La fin de l’externalisation, pour redonner aux cheminots les moyens d’assurer pleinement leurs missions.
✅ Des outils numériques au service des agents, pas de leur contrôle.
✅ Une vraie concertation locale, pour que les décisions soient prises avec ceux qui connaissent le terrain.
La CGT cheminots de Saint-Nazaire dit stop à l’hypocrisie de « Maintenir Demain »
Ce projet n’améliore rien pour les agents ni pour les usagers. Il organise la casse de notre outil de travail, la dilution des responsabilités, et la précarisation des conditions de travail. La CGT appelle les cheminots à se mobiliser pour exiger des moyens, de la proximité, et une maintenance ferroviaire digne de ce nom.
La sécurité n’a pas de prix. Le service public ne se brade pas.
Pour un équipement fort, pour un service public ferroviaire de qualité : résistons ensemble !
La CGT Cheminots de Saint-Nazaire appelle l’ensemble des agents de l’Équipement à se mobiliser, à faire entendre leur voix, à refuser cette casse organisée et à porter ensemble des revendications concrètes : embauches, formation, reconnaissance des compétences, arrêt de l’externalisation et véritable démocratie sociale dans les projets de transformation.